Mondial 2022: l’ancien goleador, Delio Onnis, a "déjà gagné la finale"
Delio Onnis sera partagé entre ses deux pays de cœur. Le meilleur buteur de l’histoire du championnat de France met en garde les Bleus: "Ils devront faire mieux que face au Maroc".
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Romain LaronchePublié le 16/12/2022 à 11:39, mis à jour le 16/12/2022 à 12:23
Delio Onnis, ici en 2013 au stade Louis-II, reste très attaché à l’AS Monaco.Photo Cyril Dodergny
France-Argentine, c’est forcément le match de Delio Onnis. Né en Italie, il a grandi et débuté chez les professionnels du côté de Bueno Aires. Mais c’est dans l’Hexagone qu’il a surtout marqué l’histoire du football, inscrivant 299 buts en 449 matchs de D1, un record qu’il conserve depuis plus de 35 ans. L’ancien goleador, aujourd’hui âgé de 74 ans, a accepté de se plonger dans cette finale.
Est-ce la folie en Argentine?
Oui bien sûr que c’est la folie, surtout après être revenu de l’enfer après le premier match contre l’Arabie Saoudite (défaite 2-1). Mais on connaissait la valeur de nos joueurs, leur expérience, on se doutait qu’ils montreraient un autre visage.
Quel est votre favori?
Il n’y en a pas. Si la France avait eu ses trois monstres (Benzema, Kanté, Pogba), il n’y aurait pas eu photo. Là, c’est très équilibré. Et puis, on a vu pas mal de surprises depuis le début, des niveaux qui ont évolué... L’Argentine a mal commencé, la France m’avait beaucoup plu, mais elle a été catastrophique contre le Maroc. Si elle ne s’améliore pas, elle aura du mal à être championne du monde.
Vous êtes derrière l’Argentine?
C’est très difficile. J’ai déjà gagné la finale, car la France c’est 40 ans de ma vie, des souvenirs à Reims, Tours, Toulon et Monaco, à qui je passe le bonjour. Mes trois enfants vivent en France et supportent les Bleus. Je n’ai pas envie qu’ils soient tristes.
Est-ce qu’il y aura un sentiment de revanche après la défaite de 2018 (4-3 en 8e de finale)?
Sûrement un peu, mais je ne le vois pas comme ça. Ce n’est pas le même match, c’est une finale de la Coupe du monde. Un match qui restera dans l’histoire.
On peut s’attendre à un match spectaculaire comme en 2018?
Je ne crois pas, car les deux équipes se respectent. Je ne les vois pas se livrer comme en 2018, mais c’est seulement l’avis de Delio, pas la vérité. Peut-être qu’il y aura 10 buts...
On parle beaucoup du duel Messi-Mbappé...
Je suis un ancien professionnel et je réfléchis différemment. Ce sont deux monstres, je suis content de les voir sur le terrain, mais il y a deux équipes qui s’affrontent. Ce n’est pas un match Messi contre Mbappé.
Si Messi devient champion du monde, il sera l’égal de Maradona?
Pour beaucoup Maradona restera supérieur à Messi, d’autres, moins nombreux, pensent l’inverse. Personnellement, j’ai adoré le joueur Maradona, mais sur le plan humain, je penche du côté de Messi. Mais j’aimerais qu’on arrête ces comparaisons. Ce sont deux monstres, point final.
Quelle est la force de l’Argentine?
C’est le groupe. Depuis, deux-trois ans, les Argentins ont trouvé un style qui leur va bien.
Ce n’est pas le plus enthousiasmant, mais ils ont raison car ils gagnent.
Il y a quand même des individualités qui ressortent comme Julian Alvarez...
Oui Alvarez, on le connaissait bien en Argentine, mais il explose au plus haut niveau, en faisant une Coupe du monde extraordinaire. Il a déjà marqué 4 buts, mais ce n’est peut-être pas fini...
Il y a aussi Martinez, un gardien merveilleux. Mais je mets en avant le groupe.
Votre avis sur Mbappé?
Déjà je l’aime car il s’appelle Kylian comme mon petit-fils. C’est un monstre. Dans un an, ce sera le meilleur joueur du monde. C’est même déjà le cas que ça plaise ou non à mon ami Rolland Courbis (rires).
Votre record de buts en championnat (299), il peut aller le chercher (Mbappé en est 147 buts)?
Je vais être net et précis: s’il ne part pas à l’étranger, il va le battre facilement. Mon record de buts, c’est joli, mais ce n’est pas ce qui me fait vivre. S’il le bat, ma famille, mes enfants seront peut-être tristes, mais pas moi.
Il y a du Delio en lui?
Rien du tout. Il est rapide, c’est une gazelle, il est imprévisible, tu ne sais jamais s’il va aller à droite ou à gauche. Moi j’étais tout le contraire de lui. Je n’allais pas vite, donc il a fallu que je me démerde autrement, donc j’avais sûrement plus le sens du but que lui. Mais, attention, je ne me compare pas à lui, je réponds juste à ta question.
La fiche de Delio Onnis
Né le 24 mars 1948 à Giuliano di Roma (Italie)
Clubs
1966-1968: Almagro (Argentine)
(44 matchs, 23 buts)
1968-1971: La Plata (Argentine)
(102 matchs, 58 buts)
1971-1973: Stade de Reims
(76 matchs, 45 buts)
1973-1980: AS Monaco
(278 matchs, 223 buts)
1980-1983: Tours FC
(129 matchs, 73 buts)
1983-1986: SC Toulon
(81 matchs, 40 buts)
Total toutes compétitions confondues:
710 matchs, 462 buts
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