"Ma pote vient d'en retrouver un sur elle en rentrant de la salle de sport": le débat sur le pistage illégal des femmes via un AirTag relancé

Un témoignage publié sur Twitter ce lundi 12 juin a relancé le débat sur le harcèlement facilité par l'AirTag d'Apple.

La rédaction avec AFP Publié le 14/06/2023 à 10:37, mis à jour le 15/06/2023 à 09:00
Aux Etats-Unis, plusieurs femmes ont entamé l'année dernière une procédure en justice contre Apple, après avoir été pistées via un AirTag et harcelées. Photo d'illustration Wikimedia Commons/ajay_suresh

"Les Parisiennes, faites méga attention avec les AirTag, on m'en a mis un dessus dans le 16e il y a quelques jours. Et là c'est ma pote qui vient d'en retrouver un sur elle en rentrant de la salle de sport. Ils recommencent à balle avec ça, faites super attention, les chiens sont de sortie."

Ce tweet, publié ce lundi soir par une jeune femme, captures d'écran à l'appui, a été vu plus de 3,2 millions de fois en moins de 48 heures et a engendré de nombreuses réactions, dont des témoignages similaires. "Une amie en avait un, et je l'ai caché dans un train lors d'un déplacement vers Montpellier", assure ainsi un homme sur Twitter.

Ne pas détériorer l'AirTag pour remonter jusqu'au propriétaire

"Les AirTag... L'exemple parfait du dévoiement d'une technologie numérique à des fins de cyberviolence (l'emploi d'un AirTag à l'insu de la personne suivie est illégal) voire pire", alerte sur le réseau social Matthieu Audibert, officier de gendarmerie et doctorant en droit privé et sciences criminelles.

"Si vous en découvrez un placé sur vous, ne le jetez pas, n'enlevez pas la pile. Si vous êtes chez vous, sortez rapidement et allez déposer plainte. L'infraction est celle de 226-1 du Code pénal. Il est possible de remonter jusqu'au propriétaire", assure-t-il.

Apple lutte déjà contre le phénomène

L'AirTag d'Apple, gadget de la taille d'une pièce de monnaie équipé de la technologie Bluetooth, sert initialement à retrouver ses clefs, ses bagages ou autres effets personnels. 

Relié à une application mobile, il permet de suivre en temps réel la position géographique des biens auxquels ils sont attachés... mais aussi des humains qui le transportent, parfois à leur insu.

Les iPhone avertissent déjà leurs utilisateurs s'ils détectent un AirTag (ou des écouteurs sans fil d'Apple) à proximité, qui ne leur appartient pas, pendant un déplacement.

Apple et Google ont proposé le 2 mai un nouveau standard technique censé alerter les personnes suivies à la trace. Il doit servir à harmoniser les spécifications techniques des balises Bluetooth d'autres entreprises pour alerter les individus quel que soit le système d'exploitation de leur smartphone.

Samsung, Tile et d'autres fabricants de gadgets similaires "ont fait part de leur soutien" à ce standard industriel, d'après le communiqué joint d'Apple et Google.

Des précédents aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, plusieurs femmes ont entamé l'année dernière une procédure en justice contre Apple, après avoir été pistées via un AirTag et harcelées.

En juin 2022, un homme de 26 ans a été tué par sa petite amie qui le suspectait d'infidélité et suivait sa position via un AirTag dans l'Etat de l'Indiana, selon des documents de justice.

Et en février, Robert Reeves, porte-parole de la police d'Irving, au Texas, a déclaré à l'AFP que le commissariat de la ville avait déjà traité plusieurs affaires impliquant le fameux accessoire d'Apple, dans lesquelles la victime et son suiveur se connaissaient.

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