Edito

Par Guillaume Aubertin

EDITO. Sale temps pour le tourisme: "L’année prochaine, je skie au mois de juillet!"

Alors que le gouvernement tente de réguler le "surtourisme", les ultrariches, eux, profitent de leurs vacances pour aller explorer l’espace ou les abysses en déboursant des millions de dollars...

Publié le 21/06/2023 à 21:12, mis à jour le 21/06/2023 à 21:55
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Photo Maxppp

Et vous, qu’avez-vous prévu pour vos vacances? Une semaine de randonnée en faisant le tour des gîtes écolo? Farniente à gogo dans un resort étoilé en pension complète? Jardinage à domicile et mots fléchés de la page jeux de Var-matin? Ou plutôt voyage à 20.000 lieues sous les mers à bord d’un submersible?

Après tout, chacun ses goûts, ses envies. Et son budget. La tragédie qui est en train de se jouer avec le sous-marin en perdition du côté de l’épave du Titanic soulève bien des questions. Elle montre en tout cas que le tourisme n’a plus de limites lorsqu’on est milliardaire et capable de débourser 230.000 euros pour une sortie subaquatique. Toujours plus loin, plus haut, plus fort. Et plus profond. Tant pis pour la quiétude des hoplostèthes et autres calamars géants qui se prélassent dans les abysses.

L’essor de ce tourisme de luxe est affolant. Las d’errer sur terre, les ultrariches s’offrent désormais des séjours dans l’espace, en allant emmerder les extraterrestres qui, jusqu’à preuve du contraire, préfèrent, eux, le tourisme local.

À l’heure où le gouvernement s’active dans tous les sens à coups de mesures alambiquées pour combattre le "surtourisme", il est peut-être l’heure de remettre les pieds sur terre. Les vacances sont censées incarner l’esprit de liberté. Or dans les faits, elles cristallisent aujourd’hui toutes les contraintes qui pèsent sur notre société.

Ne plus prendre l’avion parce que ça pollue, éviter les sites trop fréquentés parce que cela met en péril la biodiversité, décaler ses dates pour ne pas créer d’embouteillages... Mais alors, faut-il maintenant privilégier des destinations exotiques plus méconnues? Et pourquoi pas mettre le cap sur Villeneuve-d’Ascq plutôt que Villeneuve-Loubet, Yerres plutôt qu’Hyères, ou Saint-Etienne-Andrézieux plutôt que Saint-Etienne-de-Tinée?

Devra-t-on aussi poser nos vacances d’été en janvier et exposer ainsi la communauté naturiste à de sévères coups de froid? Comme le prophétisait Gérard Jugnot dans Les bronzés font du ski: "L’année prochaine, je skie au mois de juillet!" Le seul problème, c’est qu’au rythme où fond la neige, les sports d’hiver n’ont plus vraiment d’avenir. Sale temps pour le tourisme.

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