Ils digitalisent les cours de natation avec l'appli Ploufff (et ses 3 F)

Guillaume Montassier habite Roquefort-les-Pins, Joël Le Gall, Chartres, et Camille Lacourt, Marseille. Oui, Camille Lacourt, le Français quintuple champion du monde de natation. Les trois amis ont lancé leur application mobile Ploufff pour digitaliser le métier de maître-nageur. C’était en mai 2023 après un an et demi de recherche et développement. Ploufff avec trois F: "Ce n’est pas parce qu’on est nuls en orthographe", précise Joël Le Gall qui dirige les opérations. En réalité, "Plouf" et "Plouff" existaient déjà. "On tenait à ce mot. Ploufff – phonétiquement –, ça parle. On sait qu’il y aura un rapport avec l’eau." Les voilà donc qui plongent dans l’aventure, épaulés de trois autres associés.

Des dizaines de milliers de téléchargements

"L’idée de départ est de démocratiser le métier de maître-nageur, indique l’Azuréen de l’équipe qui est lui-même maître-nageur. Depuis l’appli, on peut réserver un cours de natation avec un professionnel. En mer, en piscine municipale ou privée. C’est un métier qui gagne à être mieux connu. Il manquerait en France quelque 5.000 maîtres-nageurs. Sur les 12.000 à 15.000 qui sont actifs." Déjà 3.000 piscines référencées, 600 professionnels diplômés inscrits et une dizaine de milliers de téléchargements !

Investisseurs bienvenus

Ils ont le soutien du ministère des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques car ils "s’inscrivent dans la volonté de l’État de lutter contre les noyades." Ils ont investi 400.000 euros dans l’aventure, appuyés par Bpifrance, et aimeraient faire entrer quelques business angels dans la... nage. Ils récupèrent 15% du montant facturé par chaque maître-nageur, "un montant qui inclut une assurance responsabilité civile professionnelle". S’ils sont conscients que le marché est plafonné, ils pensent aux "700.000 naissances par an, des enfants qui vont devoir apprendre à nager. Le modèle économique, sur un tel volume, certes glissant, peut donc être intéressant."
À terme, ils aimeraient qu’une partie des rétrocessions perçues financent des leçons pour des populations cibles. "Pour nous, cette application joue un rôle social et sociétal qui est fondamental. Tout le monde devrait pouvoir apprendre à nager." D’où l’appel aux investisseurs pour accélérer la visibilité de l’appli. Vous vous jetez dans leur grand bain?